Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/96

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INNOCENT.

Je crois bien ; ils se battent quand elle veut nous faire voir comme ils sont bons amis !

SIMPLICIE.

Et puis, comme elle crie, comme elle rit fort, comme elle jure ! Mon Dieu, que je vais être malheureuse ! Pourquoi ne suis-je pas restée avec maman et papa ?

INNOCENT.

Laisse donc ! tu t’habitueras. Je te dis qu’elle est très-bonne femme.

PRUDENCE.

Je ne sais pas où mettre nos affaires ; il n’y a ni commode, ni armoire dans la chambre.

INNOCENT.

Tiens, voilà un grand placard avec six tablettes ; mets tout cela dedans.

PRUDENCE.

C’est aisé à dire, mets tout cela dedans ! où voulez-vous que j’accroche les robes de Mademoiselle et vos habits d’uniforme ?

INNOCENT.

Laisse-les dans la malle ; d’abord, pour les miens, j’espère bien les emporter bientôt à la pension.

PRUDENCE.

Et les robes de Mademoiselle, elles seront chiffonnées dans la malle.