Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/98

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qu’il tenait par ses jupes d’une main, pendant qu’il tapait de l’autre, et Simplicie abaissa ses pieds qui battaient le tambour sur les jambes et les reins d’Innocent. La tante les fit approcher, les gratifia chacun d’une paire de claques, et retourna à son violon.

Prudence resta ébahie de voir ainsi traiter ses jeunes maîtres ; Innocent et Simplicie, se frottaient les joues en pleurnichant tout bas.

« Tu vois comme elle est méchante, dit Simplicie à voix basse.

INNOCENT.

Elle tape joliment fort ; sa main est sèche et dure comme du fer.

SIMPLICIE.

J’écrirai à maman que je ne veux pas rester chez elle.

INNOCENT.

Où iras-tu ? Moi, c’est différent ; j’irai à la pension des Jeunes savants. Prudence, prends la lettre que papa a écrite au maître de pension ; nous irons la porter aujourd’hui.

PRUDENCE.

La voici dans mon portefeuille, monsieur Innocent. Mais comment trouverons-nous la rue et la maison ?

INNOCENT.

Nous dirons à un des Polonais de nous y mener.