Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/116

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prolongé près de toi aux Nouettes, et qu’il rende la santé à ton père !… Woldemar est dans son lit avec la tète engagée, une mine détestable; je vais retourner chez lui à cinq heures pour savoir l’avis du médecin. Il y a trois jours qu’il est malade. Nathalie et Paul sont toujours ici.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 24 avril 1860.


Demain, chère petite, j’espère, comme tu me le fais pressentir, avoir la fin de mes préoccupations, et remercier Dieu de ton heureuse délivrance. J’aimerais mieux un garçon, mais une fille sera une compagne et une amie pour notre grosse Jeannette; c’est une compensation. Je suis enchantée que les fondations de Livet commencent à se creuser; tant que ce ne sera pas bâti, je serai inquiète de ton futur château. Il paraîtrait, d’après ton silence sur l’emplacement, que vous avez suivi le tracé de M. Naudet; vous ne pouviez mieux faire, puisqu’il est homme de goût et que la chose n’a dû être décidée qu’après tous les pour et les contre possibles. Woldemar va visiblement mieux[1] ; il mange des potages ; il déjaunit un peu; ses yeux sont bons; il a repris sa vivacité et il est très reconnaissant de ta lettre et des sentimens qu’elle exprime…

J’espère que le pauvre Alphonse va bien. Comme

  1. Il avait la jaunisse.