Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/118

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etc. Il me reste les Lagrange que je verrai à quatre heures.

Je n’ai pas encore vu Élise, mais elle m’a fait dire qu’elle était fort contente. Ton père va mieux : il marche étonnamment vite et d’aplomb.

Adieu, ma chère Minette ; je t’embrasse tendrement avec tous les tiens qui deviennent nombreux au détail. La petite Meg tète-t-elle bien ? Dort-elle bien ? Te laisse-t-elle du repos ? Woldemar va bien ; il mange et dort. Adieu, chère enfant. Tout le monde t’embrasse et te complimente.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 1860.

J’ai vu hier Élise chez moi, elle est très changée, maigrie et attristée; elle m’a dit t’avoir écrit hier, ce qui m’a fait remettre ma lettre à aujourd’hui…. Je suis sûre que si l’Empereur savait les illégalités et les vexations misérables qu’on emploie pour ôter à cet ennemi loyal et honorable (Louis Veuillot),les moyens de gagner son pain et celui de ses enfans. il en serait mécontent et humilié, car il y a dans l’Empereur une bonté et une générosité naturelles qui répugnent à ces vengeances mesquines et ignobles; au fond, il sait parfaitement reconnaître la grandeur et l’honorabilité du caractère de cet ancien ami[1] dévoué jusqu’à l’enthousiasme, qui est devenu

  1. Louis Veuillot.