Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/123

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sorte que ton père a donné ses 20 francs pour rien et sans pouvoir rien rapporter de nouveau, ni de précis comme ordonnance. Il continue donc paisiblement à suivre le traitement de M. Mazier tout en se plaignant de l’inefficacité du remède. — Paul ne part plus qu’après-demain. Nathalie la semaine prochaine…

Il ne faut pas que le bon Dieu me laisse vivre trop longtemps; une trop longue vie n’est utile à personne, et souvent elle est nuisible à l’âme et triste au corps du vieillard malencontreux; pour moi, qui deviens de plus en plus sourde et aveugle, je ne puis tenir beaucoup ni même du tout à une existence infiniment prolongée.

Adieu, ma chère Minette.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 9 mai 1860.


Ennuyée de rester enfermée, de n’en tousser que mieux, de ne pas parler, etc., je t’écris un mot avant de sortir; il fait chaud et lourd, mais pas beau; la pluie menace sans cesse; j’irai chez Nathalie; je veux dire adieu aux petites, qui retournent demain matin au couvent. De là, j’irai chez Henriette avoir des nouvelles du petit Armand qui a une ortillière et un eczéma dont il souffre beaucoup par tout le corps; de là chez Elise; de là à Saint-Sulpice; de là chez Sabine, que je n’ai pas vue depuis que j’ai