Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/128

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couru dans l’herbe et s’est amusé pendant deux heures, qu’il fait un temps splendide, qu’elle devait dîner chez le Roi le jour même de sa lettre (20, lundi) : enfin elle a l’air remontée. Quelle chaleur dans les rues aujourd’hui! c’est nouvelle lune, je crois, et nous pouvons espérer un beau mois; j’en suis enchantée pour les enfans. — J’approuve beaucoup l’espacement de vos créations à Livet; seulement, je plaide pour hâter le potager ; il ne faut pas oublier qu’un potager demande à être préparé pour donner des légumes convenables; marne et fumier doivent séjourner en rendes pendant un hiver avant le bêchage et fumage définitifs. Quant au parc, on est toujours à temps pour le faire ; des chemins sont bientôt tracés, encaissés, empierrés et clinés ou ravinés. Je cherche déjà à retarder le départ d’ici de ta tante et de son excellente et assommante compagne; j’espère que son arrivée succédera à la mienne. Les Veuillot se disposent à me suivre de près ; je ne les ai pas vus depuis huit jours. Sabine va de mieux en mieux… Adieu, chère petite. Je passe à mon Jacquot.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 28 mai 1860.


Quelle faconde, chère petite ! Quelle belle et vive imagination ! Je suis enchantée de mon gentil et spirituel collaborateur ; je n’aurai plus qu’à écrire et développer. Tu peux mettre de tout : drame, contes,