Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/132

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le pied (et quelle herbe! pleine de suc et de nouvelles) en t’écrivant dès le matin. Pas de nouvelles de Marie Kabiline[1], elle est arrêtée dans une auberge à Dona… (j’ai oublié le reste, je crois que c’est bourg), où sa mère tachera d’arriver et de la trouver. Woldemar l’a vue à Cologne (la mère), dans un état déplorable. C’est la tôte et la poitrine qui sont prises. L’abbé[2] est parfait sous tous les rapports ; Gaston est enchanté; le travail même est excellent; l’abbé X… est enfoncé sur tous les points. J’arrive à l’événement majeur d’hier; j’ai vu les E…. Rien de meilleur, de plus aimable que cette famille; rien de plus charmant, plus convenable, plus gracieux, plus sympathique que ta future belle-sœur! Elle n’est pas régulièrement jolie, mais elle est aussi charmante que peut l’être une femme jeune, fraîche, blanche et rose, avec des yeux charmants, un joli nez, un beau front, des cheveux superbes, une taille charmante, une bouche bien : elle est grande comme Sabine et Henriette, mince mais pas trop, grasse mais pas trop. Ils ont passé toute la soirée d’hier avec nous, de sorte que nous avons eu le temps de faire connaissance. Ils y ont vu Georges d’A…, qui est leur cousin et qui a l’air de les aimer beaucoup. Marie d’E… a été deux ans au couvent de Sainte-Clotilde pour sa première communion. Mme d’E… connaît beaucoup Sabine, qui

  1. C’était la fille d’une de nos cousines mariée richement à un Russe, et qui revenait mourir en France, de la poitrine.
  2. L’abbé Diringer, l’excellent et dévoué secrétaire de mon frère, qui resta près de lui jusqu’à la fin.