Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/197

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Paris que pour quelques jours ; cet homme est ton oncle André[1] ; il a été fort aimable, affectueux; il vient dîner demain pour voir toute la famille ; ses filles sont restées à Pétersbourg. Je t’envoie une lettre récemment arrivée de ta tante Narishkine ; elle a été et est encore très malade… Figure-toi que M. *** a eu l’audace d’envoyer à nous comme aux autres, des billets de faire part de son mariage…; je ne veux pas mettre de carte chez sa femme, malgré que ton père me le conseille ; je n’ai rien à démêler avec cette famille et je ne veux pas que mon nom soit vu chez elle.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 23 juin 1862.


Ma chère petite, le facteur a oublié de me remettre ta lettre ce matin[2] ; il me l’apporte en repassant et il n’a pas le temps d’attendre. J’ai vu hier Émile, qui m’a donné de meilleures nouvelles des enfans. J’espère que la pauvre Jeanne est délivrée de ses quatre couvertures, de son eau d’orge bouillante et de son feu de cheminée. Jacques avait encore un peu mal à la gorge ; la grande chaleur continue, l’absence d’air depuis trois ou quatre jours fera traîner cette indisposition ; la pauvre Margot partageait la reclusion

  1. Le comte Rostopchine, frère de ma mère.
  2. J’écrivais à ma mère, de Paris, où j’avais été, avec Paul que je nourrissais, près de mon père souffrant d’une phlébite.