Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/207

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pense plus après les premières heures d’épouvante. Petit à petit, je retrouverai de quoi meubler confortablement mon appartement, qui sera très bien, une fois arrangé. Il est petit…, la salle à manger est à peu près comme celle du 91, aux temps anciens ; le salon est dans la forme du tien, mais plus petit ; ma chambre comme celle de l’abbé, aux Nouettes ; mon cabinet de toilette (sans feu) tout en enfilade ; le vis-à-vis des fenêtres affreux et sale, mais laissant arriver le soleil ; en somme, je suis très bien ; ma femme de chambre est dans une chambre fort jolie, deux croisées sur la rue ’… Je vais déjeuner; il est midi un quart, et je t’embrasse bien tendrement après ce mot informe. J’embrasse mes chers petits et Émile. Quel beau temps aujourd’hui, après une pluie battante jusqu’à huit heures du matin ! Adieu, ma pauvre petite chérie ; je dois aller chez Sabine après déjeuner. J’ai tous mes tableaux à poser ; c’est terrible !



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Méry, 12 octobre 1860.


Je commence depuis hier à être inquiète de vous tous, et en particulier de mon pauvre Jacquot, que ta dernière lettre me disait fort enrouée. Je n’en ai pas reçu d’autre depuis, et je crains que tu ne veuilles pas m’inquieter en m’inquiétant bien