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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, Dimanche 4 mars 1865.


Chère petite, ton oncle André[1] part demain pour Livet; il y restera jusqu’à mercredi; et si on lui fait une douce violence, il y restera jusqu’à jeudi, peut-être plus. Woldemar est absent à partir de demain, jusqu’à jeudi 16. Aujourd’hui, ils sont tous les deux aux courses de La Marche ; il a plu jusqu’à midi ; ce sera un gâchis épouvantable ; les chevaux glisseront et se casseront les jambes, les jockeys se casseront le cou ; ce sera le grand plaisir de cette journée. Ton oncle est dans l’admiration de l’exécution ADMIRABLE de la Flûte enchantée de Mozart.

Il te porte la lettre (Ségur d’Aguesseau) au Président Troplong. Elle est lithographiée (aucun imprimeur n’a voulu l’imprimer). Ton oncle d’Aguesseau l’a envoyée à tous les sénateurs, tous les députés ; à Morny, qui la lui a renvoyée[2]

Mon nouveau cuisinier me fait l’effet d’être bon et cher; la dépense est double de ce qu’elle était avec Gasparine. Quel ennui! Je vais lui faire lire tous les livres de Gaston, pour tâcher de le rendre chrétien et honnête. Sous ce rapport ma maison est désorganisée. Pascal est baptisé et honnête ; il va à la messe, mais je crois que c’est tout. Sa femme

  1. Rostopchine.
  2. C’était une protestation énergique contre les caprices tyranniques de l’administration.