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que je puis voir de quatre à cinq. Je vais bien. Dimanche je vous écrirai.



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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Méry, 10 novembre 1866.


Merci mille fois, mon cher Émile, de m’avoir débarrassé de ce Des…[1] ; sans toi, j’aurais été obligée sans doute de comparaître devant le juge de paix. Pour éviter le renouvellement d’aventures pareilles, je m’en tiendrai à mon personnel d’aujourd’hui malgré ses imperfections ; à chaque changement j’ai des surprises tragi-comiques, qui finiraient par des scènes de forçats évadés et du sang répandu… J’irai voir Jacques avec Jeanne qu’on me donnera sans difficulté et que je ramènerai avant ou après dîner, comme elle aimera mieux. Tu as parfaitement deviné avec ton instinct paternel les sentiments de son petit cœur. Si elle pouvait vous embrasser tous les jours, elle serait aussi heureuse que Jacques; mais vous lui manquez ; il était impossible que cela fût autrement… À l’heure qu’il est Woldemar est marié : puisse la bénédiction de Gaston leur porter bonheur ! – Ils viendront passer vingt-quatre heures aux Nouettes vers le 20. J’espère que tu y seras: je compte sur vous tous pour jeudi… À revoir bientôt, cher ami. Je te remercie encore de l’empressement

  1. Un homme d’affaires que ma mère renvoyait et qui ne voulait pas s’en aller.