Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/247

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J’ai mis mon veto sur ses leçons de piano. Mlle Signora Freülein veut lui faire apprendre le piano. À trois ans ! Il y a de quoi la dégoûter du piano et de toute musique pour la vie. Que peut faire, de ses petits doigts faibles et de son intelligence minuscule, une pauvre enfant de trois ans ! Paul, pour avoir commencé à lire à quatre ans, ne lira pas couramment avant sept, et jamais il n’aimera la lecture…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les "Nouettes, 9 novembre 1867.


Chère petite, les enfans continuent à aller très bien et le temps continue à être superbe, mais un peu froid. L’arrivée de Nathalie, avant-hier soir, nous a forcés de suspendre le charmant jeu du soir (éteindre des bougies avec des ballons, d’un bout du corridor à l’autre) ; nous nous tenons dans le salon et on joue à des jeux tranquilles, c’est-à-dire ennuyeux. Je m’occupe du pauvre Paul pour qu’il ait sa part de joujoux et qu’il ne soit pas molesté. Ils sont du reste tous de bon accord et s’amusent beaucoup ensemble. Françoise se couche pendant que nous dînons ; elle dîne seule à six heures, mais elle ne se plaint pas de sa solitude ; avant dîner, ils viennent passer une heure chez moi… La supérieure de la Visitation est toujours très malade, d’une faiblesse à ne pouvoir supporter aucun remède. La petite pensionnaire de treize ans est