Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/269

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que Rochefort pousse en avant, se sauvent comme des lapins dès qu’ils aperçoivent un uniforme ; on a pris une vingtaine de chefs et on a coffré toute la rédaction de la Marseillaise et une partie du Rappel. – Les ministres sont excellens ; ils parlent comme des Cicéron et des Démosthène, surtout Émile Ollivier ; Buffet, admirablement ; Ségris, idem ; Talhouët, idem ; Le Bœuf, parfaitement ; Daru, très bien, en homme loyal, ferme et intelligent ; La Chevandière, très bien ; Louvet, médiocrement ; Richard, ni bien ni mal, mais honnêtement ; Parieu, remarquablement bien…

Viendras-tu à Paris et quand viendras-tu ? Moi, je vais à Kermadio, le lundi ou mardi de Pâques ; je sacrifie les dix jours de vacances à Livet, parce que je suis encore trop imbécile et susceptible pour supporter le bruit et l’agitation sans relâche. Mon appartement restera à ta disposition, ainsi que ma cuisinière…



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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 27 mai 1870.


Mon cher Émile, je regrette beaucoup de ne pas t’avoir remercié plus tôt de ta bonne et intéressante lettre ; j’ai eu une recrudescence de vertiges qui a encore une fois arrêté ma correspondance ; depuis hier, je vais beaucoup mieux et je me mets un peu en règle vis-à-vis de mes chers correspondans. Les détails que tu m’as donnés sur ton église m’ont