Aller au contenu

Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs

élèves du collège ; je t’embrasse bien tendrement, ainsi qu’Olga et les enfans.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, août 1870.


Chère petite…

Un bien grand sujet de consternation est la défaite du maréchal Mac-Manon, etc. Nos pauvres troupes se sont battues comme des lions, mais que faire un contre dix? C’est le 4, jour du départ de nos soldats de Rome, qu*ont commencé nos défaites. J’espère que le bon Dieu ne confondra pas le Maître avec les troupes et qu’il daignera exaucer les prières de tant de saintes âmes qui prient pour la France… . Je ne t’écris pas longuement, parce que j’ai la tête en mauvais état; je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai eu de forts vertiges, mal au cœur, tout ce qui accompagne mes crises. J’avais su une demi-heure avant dîner les mauvaises nouvelles de l’armée ; mon dîner m’a travaillée et ma tête a subi aussi une défaite. — Gaston arrive demain, Dieu merci. Adieu, chère enfant ; j’ai écrit hier à mon petit Jacques ; je lui demande deux lignes de réponse. — La pauvre Marie de L… est bien inquiète de son mari et de son gendre Etienne… Aglaé est avec elle à M…