Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/305

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puis

quinze jours du matin au soir ; tout le monde veut se confesser à lui. Adieu, chère petite, je t’embrasse tendrement et je te remercie encore de m’avoir sacrifié le bonheur de voir Jacques. Je l’ai trouvé grandi; il y a un an que je ne l’avais vu. Il fait un temps admirable, 17 degrés et pas de vent. J’espère qu’Émile a reçu une lettre de remerciements.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 8 avril 1871.


Chère enfant… Je te demande en grâce, ainsi qu’(à) Émile, de ne pas vous tourmenter de la rentrée de Jacques au collège ; elle sera très régulière, malgré les vingt-quatre heures de retard, et le Père Argan sera très content. Gaston lui a écrit qu’il devait partir lundi à deux heures avec Jacques pour arriver à Poitiers à six heures du matin mardi, mais que, par suite d’une grande cérémonie à laquelle il devait assister à Sainte-Anne, pour recevoir avec l’Évêque le général Charrette et deux autres généraux suivis de tous leurs zouaves, il lui était impossible de partir avant mardi matin ; Charrette a fait le vœu d’un pèlerinage à Sainte-Anne, s’il revenait sain et sauf de cette horrible guerre ; tous ses zouaves ont demandé à l’accompagner; il désire voir Gaston qu’il connaît ; et Sainte-Anne leur donne après la messe un grand déjeuner. Gaston doit y assister et présenter Jacques au général. Gaston a ajouté à sa lettre au Père deux ou trois