Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/311

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écrite à Gaston ; elle est belle, noble, simple, éloquente, affectueuse et digne, comme son manifeste. Je t’embrasse tendrement. Jacques te revient-il à Paris? Et quand?—Réponds-moi…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 27 juillet 1871.


Chère petite, je reçois ta lettre ; écris à mon portier qu’il ouvre et qu’il nettoyé l’appartement pour te recevoir le 2 et qu’il te prépare à dîner (pour trois), qu’il sorte du vin de la cave, qu’il fasse mettre de l’eau dans les fontaines, des bougies dans les flambeaux, du sel dans les salières, du sucre dans les sucriers, des boîtes d’allumettes dans les chambres que tu occuperas, qu’il sorte du linge de table, de toilette, des draps, des taies d’oreiller, des torchons, etc. L’argenterie doit être restée où j’en avais laissé pour toi, dans les tiroirs du buffet. Moi, je pars le 2 comme toi, mais je couche à Laval et je n’arrive que le 3 pour dîner; j’espère trouver mon cher petit Jacques avec vous ; demande à Émile de l’amener à Paris. Le voyage est facile et court de Poitieis à Paris, et outre que Jacques n’aurait pas la tristesse d’arriver à Livet désert et d’y rester en enfant abandonné pendant trois jours au moins, il verra le curieux spectacle des ruines de Paris qui vont être bientôt rebâties pour être redétruites… . Tu trouveras Gaston à Paris ; il en repartira avec moi et probablement, avec vous tous,