Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/48

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droite, puis Marie[1] à sa gauche. Dîner excellent, pas trop copieux, fraîcheur charmante à cause de la tente, où Ton dîne trente personnes, les tentures relevées, et la ravissante vue du lac sillonné de barques pour tout un côté du dîner (dont j’étais). Au milieu du dîner, musique délicieuse des voltigeurs de la garde, placée assez loin pour ne. pas gêner la conversation; la musique dure toute la soirée; à huit heures on se repromène; on écoute cette charmante musique; illuminations avec lanternes de couleur accrochées à tous les arbres; feux de Bengale, lampions; aisance et gaieté générale; la princesse est bonne et gracieuse, elle place dans sa maison d’incurables une pauvre petite malheureuse de Gaston; Marie est charmante, contente et aimable, Edgar est radieux; leur chalet est un bijou; à neuf heures et demie je pars avec Gaston, qui est fatigué, et Sabine, qui a la migraine. Nous allons bien tous ; les mariés viennent samedi 16 aux Nouettes. Je suis pressée, chère Minette; je t’embrasse tendrement…. Dis à Madeleine que je lui rapporte une très jolie robe pour sa poupée, mais pas comme elle me l’avait demandée; il n’y en avait pas. Comme c’est ennuyeux que le pauvre gros[2] dorme si mal! Je l’embrasse très particulièrement; j’ai une cargaison de bonnets pour lui. Tout est fait, sauf le chapelet que j’ai oublié; je vais courir avant dîner à cet effet; peut-être en trouverai-je une dizaine. Adieu, chère.

  1. La mère de ma belle-sœur était dame d’honneur de la princesse.
  2. Mon fils Jacques.