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Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/64

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car je ne pourrai évidemment pas partir avant les premiers jours de juin.

Je crains de ne pouvoir aller passer trois jours au couvent de Sabine; j’en suis très contrariée et ma pauvre Sabine le sera plus encore.

Je ne reviens sur mon voyage, dont j’ai suffisamment parlé, que pour dire que je ne suis pas fatiguée; seulement il n’y a pas moyen de se promener ici et je n’en ai pas envie.

Malgré moi, je compte les jours qui me séparent de mon centre de vie et d’action…. Je serais très fâchée que ce sentiment d’ennui fût interprété comme un regret d’être avec Nathalie et ses enfans, que j’aime très tendrement. C’est, je crois, un effet d’habitudes animales rompues; à soixante ans, on aime la monotonie de fait. Adieu, ma chère Minette chérie; je t’embrasse bien tendrement avec Émile, qui m’a si aimablement et sincèrement offert de m’accompagner dans mon pénible voyage;… je reviendrai les mains vides de dons extérieurs. Embrasse Élise pour moi ; j’espère que tu lui as fait savoir que j’étais partie et qu’elle ni son frère ne sont venus se casser le nez chez moi jeudi dernier.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Pau, lundi 16 mai 1839.


J’ai écrit confidentiellement à Gaston, chère petite, pourquoi j’attendrai le 25 pour partir, le 26 pour arriver. Puisque j’ai dû dépenser plus de cinq cents