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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 28 août 1859.



Je présume que tu sais déjà, chère petite, l’heureux accouchement de Cécile[1], le 27, à neuf heures quarante minutes ; la nuit avait été mauvaise par suite de douleurs de reins fréquentes, mais pas fortes ; et à neuf heures quarante, Marie-Thérèse était venue au monde ; c’est le portrait de Henri[2], écrit Anatole. On a dû baptiser l’enfant ce matin à une heure et demie, Pierre[3] remplaçant Gaston. Pendant le baptême, Gaston a récité à la chapelle, avec nous tous, des prières d’actions de grâces et d’invocation pour la mère et pour l’enfant. — Depuis l’arrivée de Paul et de Nathalie, Luche, stimulé par le bon appétit général et par les éloges des dévorants, nous refait sa cuisine primitive, excellente, fine et saine. Je lui ai reproché l’autre jour l’interruption qu’il a fait subir à son talent; il m’a dit avoir été découragé par ton dégoût pour toutes choses et par les critiques qu’on lui transmettait. Ainsi, quand tu remangeras de sa cuisine, mange et encourage. Le radis noir[4] a échoué après avoir arrêté la coqueluche de Louis pendant deux nuits ; les quintes ont reparu cette nuit ; c’est désolant, car je crains d’être en séquestre toute la saison. Ton père écrit à

  1. Ma belle-sœur : ils étaient restés à Paris.
  2. Le second des fils de mon frère.
  3. Le fils aîné de mon frère.
  4. En sirop.