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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 19 septembre 1859.


Woldemar m’écrit qu’on se met décidément à notre chemin de fer et que dans quinze ou dix-huit mois nous irons en trois heures de Paris à Laigle. Il arrivera, hélas ! trop tard pour moi, car ton père sera probablement dans un état qui m’obligera à ne presque plus le quitter et c’est Anatole qui sera ton voisin. Gaston y viendra pendant ses vacances, mais moi, quinze jours au plus. Quel temps froid, laid, pluvieux et venteux ! Que deviennent les pauvres enfans quand ils ne peuvent pas sortir ?

Gaston a emporté ta caisse… et mon manuscrit des Vacances.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 22 septembre 1859.


Nathalie est arrivée. La sotte gouvernante devait déguerpir le 30 et me laisser une chambre libre ; elle lui a demandé de rester encore un mois. Au Ier novembre, je crois qu’elle fera entrer les petites au couvent. Voilà Camille prise ce matin d’une fièvre de cheval qui me fait l’effet d’un accès ; frisson, chaleur et à présent transpiration. Edgard arrive ce soir pour dîner ; je lui ai envoyé la calèche à Conches. Adieu, ma Minette chérie ; merci de ton petit mot de ce matin…