Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/113

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Blaise.

Oh ! quant à moi, monsieur Jules, ça m’est égal. Comme vous dites, c’est votre papa qui paye les fleurs : c’est tant pis pour lui. Moi, je ne les vois seulement pas. Quant au pauvre jardinier, c’est différent ; c’est lui qui en est chargé et c’est lui qui va être grondé.

Jules.

Je m’en moque bien du jardinier ; tout cela ne me concerne pas ; c’est lui qui te les a données, et c’est toi qui les as demandées et emportées.

Blaise.

Vous savez bien, monsieur Jules, que c’est pour vous obéir que je les ai demandées, et que je n’en avais que faire, moi ; j’ai seulement eu la peine de les brouetter et de décharger la brouette.

Jules.

Je n’en sais rien ; arrange-toi comme tu voudras. Si papa gronde, tant pis pour toi.

Blaise.

Si votre papa gronde, je dirai que c’est vous qui m’avez commandé de vous apporter ces fleurs.

Jules.

Et moi je dirai que tu mens, que ce n’est pas moi.

Blaise.

Ah ! par exemple ! ceci est trop fort ! Je ne vous croyais pas capable de tant de méchanceté.