Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/120

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Anfry.

Mille excuses, monsieur le comte, si je prends la liberté de vous demander ce que vous supposez !

Le comte.

Je suppose que votre fils est un vaurien, et vous un insolent. Ces fleurs sont à moi, volées par votre fils, qui vous a fait je ne sais quel conte pour expliquer leur possession.

Anfry.

Blaise n’a jamais dit que les fleurs fussent à lui, monsieur le comte, et la preuve c’est que les voilà prêtes à être placées sur cette brouette, pour les ramener au jardinier de monsieur le comte ; Blaise les a ramassées lorsqu’elles venaient d’être brisées et piétinées par M. Jules, et il me les a apportées pour les mettre en bon état et les rendre à votre jardinier avant que vous vous soyez aperçu de l’accident arrivé à ces fleurs. Voilà toute la vérité, monsieur le comte ; et si vous voulez vous donner la peine d’examiner les tiges, vous verrez encore la place des brisures. »

M. de Trénilly était fort embarrassé de son accusation précipitée ; il entrevit quelque chose de défavorable à Jules, et, ne voulant pas approfondir davantage l’affaire, il tourna le dos sans parler, et s’en alla aussi vite qu’il était venu.

« Merci, papa, de m’avoir bien défendu, dit Blaise ; sans vous il m’aurait battu avec sa canne.