Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/124

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savoir des nouvelles de ses œufs ; elle avait soin d’apporter chaque fois un panier plein d’orge et d’avoine. Elle avait prié sa mère de ne parler de rien à Jules, pour lui faire une surprise, dit-elle ; mais sa véritable raison, c’est qu’elle avait peur que Jules ne lui jouât quelque mauvais tour, en écrasant les œufs ou en empêchant la poule de couver.

Le vingt et unième jour, Blaise, qui attendait toujours Hélène à la porte, lui annonça que deux poulets étaient éclos. Hélène courut à la cabane où couvait la poule, elle lui jeta un peu d’orge pour lui faire quitter son panier, et vit avec grande joie les deux petits poussins venir manger les grains d’orge que la poule leur écrasait avec son bec avant de les leur laisser manger.

Les poussins étaient fort jolis ; ils étaient noirs, avec une huppe noire et blanche.

« Demain, mademoiselle, les deux autres éclôront bien sûr, dit Blaise.

Hélène.

Et quand ils seront tous éclos, est-ce que je ne pourrai pas les emporter chez moi ?

Blaise.

Non, mademoiselle ; il faut les laisser avec leur mère jusqu’à ce qu’ils soient assez grands pour se passer d’elle.