Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/160

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sir qu’il avait de le revoir et de l’avoir pour compagnon de jeux. M. de Trénilly admirait la générosité de son fils, qui oubliait les méfaits de Blaise, et il se promettait de satisfaire son désir dès qu’ils seraient de retour à la campagne. La maladie que fit Jules à la suite d’une chute de cheval dans une partie de cerises à Montmorency hâta ce retour. Jules demanda Blaise dès son arrivée, et il fut très-contrarié de devoir attendre au lendemain.

Ce fut bien pis quand il sut le lendemain que Blaise était au catéchisme, qu’il fallait l’attendre jusqu’à midi. Mais quand il vit une seconde fois revenir le domestique sans Blaise, et qu’il sut qu’il en serait de même tous les jours, il se mit à pleurer amèrement. Son père lui offrit vainement des livres, des couleurs et tout ce qui pouvait l’amuser. Jules pleurait toujours, refusait toute distraction, et ne cessait de demander Blaise. M. de Trénilly, qui l’aimait avec une faiblesse qu’il n’avait jamais montrée que pour ce fils indigne de sa tendresse, lui promit de faire en sorte de dégager Blaise de son travail de ferme et de le ramener dans une heure avec lui. Jules se calma d’après cette assurance, et resta tranquillement étendu dans son fauteuil. M. de Trénilly se rendit précipitamment à la maison d’Anfry : mais Anfry était sorti pour faire des fagots dans le bois.