Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/182

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Blaise ne répondit pas ; l’excellent garçon n’avait pas voulu faire gronder les domestiques, dont il avait tant à se plaindre depuis un an, et, malgré sa répugnance, il retourna à l’antichambre répéter sa demande, mais en ayant soin d’ajouter que c’était pour M. Jules.

« Pour M. Jules ? Tout de suite, tout de suite ! Auguste, donne-moi le papier… Pas celui-ci ! Le plus beau, le plus grand… Cours à la cuisine faire de la colle et rapporte une pelote de ficelle. Georges, va vite au jardin demander au jardinier de l’osier pour faire un cerf-volant pour M. Jules. Mais… ajouta-t-il en se retournant précipitamment vers Blaise, quand tu es venu tantôt demander de quoi faire un cerf-volant, est-ce que c’était pour M. Jules ?

Blaise.

Oui, monsieur, c’était pour M. Jules.

Le domestique.

Et pourquoi ne l’as-tu pas dit, malheureux ! Nous voilà dans de beaux draps. M. Jules va nous faire tous partir pour avoir coiffé, arrosé et peint son messager.

Blaise.

Je n’ai rien dit à M. Jules, monsieur.

Le domestique.

Rien dit ? Tu ne t’es pas plaint de nous ?