Je suis si faible ; j’ai été bien malade, il me semble ?
Oui, mais vous êtes mieux. Buvez un peu et dormez encore. »
Jules but de l’orangeade.
« C’est bon, dit-il ; et toi, Blaise, comme tu es bon de rester près de moi ! J’ai été si méchant pour toi ! Oh ! si tu savais, comme tout cela me brûlait la tête et le cœur !
— Chut, monsieur Jules : ne parlez pas ; vous vous ferez mal. »
Le comte, heureux de ce retour de Jules à la raison, ne pouvant maîtriser sa joie, fut sur le point de se montrer et d’embrasser son enfant, qu’il avait cru perdu, quand Jules retourna la tête et dit à Blaise :
« Blaise, ne dis pas à papa que je t’ai parlé ; ne le laisse pas venir ; si je le vois, je mourrai de honte et de frayeur.
Non, non, monsieur Jules ; je ne dirai rien, soyez bien tranquille ; mais votre papa est si bon pour vous, il vous aime tant, que vous ne devez pas en avoir peur.
Mais la honte, Blaise, la honte !