ment, il voulut à son tour embrasser Blaise comme un frère, un ami.
« Papa, dit-il, comment faire pour que Blaise ne nous quitte jamais ?
— C’est de le garder avec nous ; d’en faire mon second fils, ton camarade d’études et de jeux.
— C’est impossible, cela, dit Blaise avec résolution ; impossible. J’ai un père moi aussi, et une mère ; je suis leur seul enfant ; je dois rester près d’eux, et je serais malheureux loin d’eux, comme ils le seraient loin de moi. Je serais séparé d’eux, non-seulement de fait, mais d’habitudes, d’éducation, de vêtements et de manières. Je ne serais plus comme leur fils. Non, monsieur le comte, je vous aime, je vous respecte, je voudrais passer ma vie à vous servir et à vous témoigner mon affection et mon respect, mais quitter mes parents, vous suivre à Paris, jamais ! »
Le comte considérait avec émotion la belle figure de Blaise animée par les sentiments qu’il exprimait avec énergie et noblesse. « Cet enfant est au-dessus de son âge, pensa-t-il ; mais il a raison, toujours raison ; et ce qui me surprend, c’est que je ne m’en sente pas humilié. »
« Blaise a raison, mon Jules, dit-il enfin, ce qu’il dit est juste et sage. Il faudra trouver autre chose ; et nous ne ferons rien sans te consulter,