Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sans connaître les offres que vous lui avez faites, je présume qu’elles étaient de nature à ne pas être agréées par moi.

Le comte.

Julie, Julie ! ce que vous dites est mal ! Si vous saviez combien vous me peinez profondément, combien vous blessez tous mes sentiments paternels !

La comtesse.

Vos sentiments paternels vous ont toujours porté à gâter vos enfants, surtout Jules que vous avez rendu odieux.

Le comte.

En ceci vous avez raison, Julie ; je l’avais rendu méchant et odieux ; Blaise l’a rendu bon et aimable.

La comtesse.

En vérité ! mais la maladie de Jules vous a fait perdre la raison ; ne me débitez donc pas de semblables sornettes.

— Mon Dieu, vous me punissez ! je l’ai mérité ! » dit le comte avec un geste de désolation en quittant la chambre.

La comtesse sonna sa femme de chambre, s’habilla, commanda qu’on servît le dîner et entra au salon avec l’air froid et calme qui lui était habituel.

Le dîner fut silencieux et grave ; l’air triste du