Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/30

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Blaise.

Non, papa, vous me l’aviez défendu ; d’ailleurs, je n’ai guère envie de lier connaissance avec ce M. Jules. Je me figure qu’il ne doit pas être bon.

— Tu pourrais avoir raison ; travaille, va à l’école, ce sera mieux pour toi que courailler et paresser toute la journée. En attendant, va me chercher ma serpe que j’ai laissée au bûcher ; il y a des branches qui avancent sur la grille et qui gênent pour l’ouvrir. Je veux les couper. »

Blaise, toujours prompt à obéir, partit en courant ; il entra au bûcher et y trouva Jules de Trénilly, qui essayait de couper des rognures de bois avec la serpe, qu’il avait ramassée.

« Voulez-vous me donner cette serpe, monsieur ? lui dit Blaise poliment.

Jules.

Elle n’est pas à toi, je ne te la rendrai pas.

Blaise.

Pardon, monsieur, elle est à papa ; il m’a envoyé pour la chercher.

Jules.

Je te dis que j’en ai besoin ; laisse-moi tranquille.

Blaise.

Mais papa en a besoin aussi, je dois la lui rapporter.

Jules.

Vas-tu me laisser tranquille ; tu m’ennuies. »