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Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/309

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quand c’est chaud, j’y fais fondre une chandelle en la tenant par la mèche ; voilà tout.

— C’est facile, en effet, répondit le comte en riant. Dieu veuille que mon pauvre Blaise s’en trouve soulagé, car il souffre beaucoup.

Blaise.

Moins depuis que je suis couché, monsieur le comte ; ce ne sera rien ; ne vous en tourmentez pas.

Le comte.

Je reviendrai savoir de tes nouvelles, mon ami, et je vais faire part de ton accident à Hélène et à Jules, qui en seront bien fâchés.

Blaise.

Merci, mon bon monsieur le comte ; je ne leur fais rien dire, mais vous savez que je pense bien souvent à eux. Jamais l’obéissance ne m’a été si pénible, ajouta-t-il avec un soupir.

Le comte.

Elle n’en est que plus méritoire, mon ami ; tu en auras certainement la récompense. »

Le comte partit, après lui avoir serré la main. Quand il se fut éloigné, Blaise appela sa mère.

« Maman, je souffre cruellement ; devant M. le comte, j’ai cherché à dissimuler ma souffrance pour ne pas l’inquiéter, mais je crains d’avoir plus qu’une entorse : il me semble que j’ai le pied démis.