Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/337

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rés qui cherchent un regard, un sourire, et qui ne les trouvent pas.

— Pardon, monsieur Jules, pardon, mademoiselle Hélène ; j’étais occupé avec M. le comte et Mme la comtesse, dit Blaise en souriant ; vous savez que le général passe avant les officiers.

Hélène, riant.

Et où sont les soldats ?

Blaise.

C’est moi qui suis le soldat, prêt à exécuter vos commandements.

Le comte.

Nous sommes tous les soldats du bon Dieu, et notre drapeau est la croix.

Blaise.

Glorieux drapeau qu’il ne faut jamais déserter, et qui a bien ses douceurs, n’est-ce pas, mademoiselle Hélène ? »

Hélène ne répondit que par un signe de tête et un sourire ; elle ne voulut pas dire devant sa mère qu’elle avait souffert de sa froideur, de sa sévérité passée ; mais la comtesse la devina, et, l’attirant à elle, elle l’embrassa et lui dit :

« Je tâcherai à l’avenir de t’épargner les croix, ma pauvre enfant. Mais à quand la première communion ? M. le curé a-t-il fixé le jour ?