potage, mon brave Anfry. Attendez, je vais vous donner du courage. »
Et le comte, se levant, prit une bouteille de madère, la déboucha lui-même et en versa un verre à Anfry et à Mme Anfry ; après en avoir offert à sa femme et en avoir versé un peu à chacun des enfants, il emplit son verre, et, le portant à ses lèvres :
« À la santé de Blaise et de Jules ! s’écria-t-il.
— À la santé de M. le comte ! s’écria Anfry, se levant à son tour.
— À la santé d’Anfry et de Mme Anfry ! s’écria Jules.
— À la santé de M. le curé ! dit Blaise en dernier.
— Bien dit, mon garçon, dit le comte. Buvons à la santé du bon curé, auquel nous devons tous une grande reconnaissance. Allons, Anfry, vous voilà plus à l’aise, maintenant, mettez-vous-y tout à fait, et continuons notre dîner sagement et comme des gens qui conservent dans leur cœur le souvenir des premières heures de la matinée. »
Le repas continua gai, mais calme ; les enfants parlèrent beaucoup de leurs impressions avant et après la sainte communion. La comtesse et le comte les écoutaient avec bonheur ; il y avait dans les sentiments développés par les enfants un saint et heureux avenir. Anfry et sa femme mangeaient