Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/360

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d’une résignation si calme et si douce, qu’on se sent touché rien qu’en le voyant.

— Merci, mon cher monsieur Jules ; si ce n’était donné par vous et béni par un saint, je n’oserais porter ces belles choses ; j’espère que le crucifix me fera souvenir de ce que je dois à mon Dieu, et l’image de la bonne Vierge me donnera le désir d’aimer mon divin Sauveur comme elle l’a aimé en ce monde et comme elle l’aime dans l’éternité. »

Blaise baisa son crucifix, sa médaille, et, les cachant dans son sein, il dit à Jules :

« Tous les jours, matin et soir, je prierai pour vous, devant cette croix et devant cette médaille. »

Le comte et la comtesse avaient rejoint les enfants ; la comtesse, présentant à Blaise une petite boîte, lui dit en le baisant au front :

« Je ne puis être la seule dont tu n’acceptes rien, mon cher enfant ; voici un très-petit objet, mais qui te sera agréable et utile, je n’en doute pas. »

Blaise baisa les mains de la comtesse en recevant la petite boîte qu’elle lui tendait ; il l’ouvrit avec empressement et vit, avec une joie qu’il ne chercha pas à dissimuler, une belle montre en or avec sa chaîne.

Il poussa un cri joyeux et partit comme une flèche pour faire partager son bonheur à son père et à sa mère.