Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/366

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de son père, de venir prendre la direction de leur maison ; mais Blaise ne consentit jamais à quitter ses parents, qui finirent leurs jours au service du comte. Il allait pourtant, tous les ans, passer quelques jours près de Jacques, qui le voyait toujours avec bonheur, et qui le questionnait beaucoup sur la famille du comte. Un jour, Jacques exprima à Blaise le désir d’unir les deux familles par le mariage de Jules avec sa sœur Jeanne, que Jules avait rencontrée souvent dans le monde, à Paris. Il lui dit que toute sa famille serait heureuse de ce mariage. Jules avait déjà exprimé le même désir à Blaise ; Jeanne était charmante, et digne, sous tous les rapports, d’entrer dans la famille du comte et de la comtesse de Trénilly.

Blaise, à son retour, rapporta au comte et à Jules les paroles qu’il avait entendues. Le comte et Jules les reçurent avec joie, et cette union, désirée par les deux familles, ne tarda pas à s’accomplir.

Ce fut un heureux jour pour Blaise que celui qui ramena au château de Trénilly la famille de M. de Berne. Jacques ne quittait presque pas son ancien ami Blaise ; tous deux étaient devenus des hommes, des chrétiens solides. Jacques vit avec plaisir le respect dont Blaise était entouré. C’était lui qui était l’arbitre de tous les démêlés du pays ; ce que M. Blaise avait décidé était religieusement exécuté. On le citait comme exemple à tous les