Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/44

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Jules.

Je n’en sais rien ; j’ai tout mêlé.

Hélène.

Mais comment sauras-tu où sont les radis, les choux-fleurs, les carottes, et le reste ?

Jules.

Je les reconnaîtrai bien en les mangeant.

Hélène.

Mais quand nous voudrons manger des radis, comment les trouverons-nous ?

Jules.

Ah ! je n’en sais rien ! Tu m’ennuies avec tes raisonnements.

Blaise.

Écoutez, monsieur Jules, vous n’êtes pas raisonnable ; ce ne sera pas un jardin, cela ; on n’y verra rien pendant plus d’une quinzaine. Laissez votre sœur y mettre quelques fleurs.

Jules, frappant du pied.

Non, non, non, je ne veux pas ; je n’aime pas les fleurs, et je n’en mettrai pas. »

Hélène était rouge ; elle avait envie de pleurer, Blaise en eut pitié et lui dit :

« Ne vous affligez pas, mademoiselle, je vous arrangerai un autre jardin, et je vous y planterai de belles fleurs toutes venues.

Hélène.

Merci, Blaise, tu es bien bon.