Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Blaise, ne pouvant empêcher Jules de l’accompagner, se décida à le laisser venir, et ils partirent ensemble, Jules enchanté de sortir du jardin, qui l’ennuyait, et Blaise ennuyé d’avoir Jules pour compagnon.

La lune commençait à se lever et à éclairer le sentier. Les fours étaient tous allumés ; Jules eut peur d’abord ; mais les explications de Blaise le rassurèrent ; il ne se lassait pas de regarder les fours et les hommes travaillant à entretenir le feu. Ils arrivèrent ainsi au moulin. Blaise voulut ouvrir la grille pour traverser la cour, comme il en avait l’habitude ; deux énormes dogues accoururent en aboyant dès qu’il mit la main sur la grille ; ils montraient deux rangées de dents formidables. Jules eut peur : Blaise appela, personne ne répondit ; il passa la main dans les barreaux de la grille, pour les flatter et obtenir passage, les chiens s’élancèrent sur la grille et cherchèrent à mordre la main que Blaise retira promptement.

Comment revenir sans passer par le même chemin ? Il y en avait bien un autre, mais Blaise n’aimait pas à le prendre, parce qu’il longeait le cimetière du village ; le grand-père, la grand’mère de Blaise y étaient enterrés, et quand il passait devant leur tombe, il avait du chagrin.