Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/58

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aperçut le chat blanc étendu par terre, fut saisi de frayeur et voulut s’éloigner.

« N’ayez pas peur, monsieur Jules, c’est un chat, rien qu’un pauvre chat que j’ai tué d’un coup de pierre, et qui, avant de mourir, s’est vengé sur votre joue et sur ma main. »

Jules, un peu rassuré, se leva lentement et saisit la main de Blaise pour s’éloigner au plus vite de ce chat qu’il avait pris pour un fantôme, et qui lui avait occasionné une si grande frayeur.

« Attendez, monsieur Jules, dit Blaise ; laissez-moi emporter le mort, pour que je le fasse reconnaître par quelqu’un. Un beau chat, ajouta-t-il en le ramassant.

Jules.

Par où allons-nous donc passer pour aller à la route ?

Blaise.

Par le cimetière, puisqu’il n’y a pas d’autre chemin. Nous ne pouvons pas aller par la cour du moulin, les chiens nous barrent le passage.

Jules.

Je ne veux point passer par le cimetière…, non, non…, je ne le veux pas, j’ai trop peur.

Blaise.

De quoi donc auriez-vous peur, monsieur Jules, puisque vous voyez que notre fantôme n’en est pas un ? Ce n’était qu’un chat.