Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/69

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mère reprit quelque espoir en voyant continuer les secours que l’arrivée du médecin avait interrompus.

Pendant plus d’une heure encore, on ne cessa de frictionner, réchauffer l’enfant, mais sans obtenir aucun bon résultat. Quand Mme Renou vit l’inutilité de leurs efforts, elle enveloppa l’enfant dans des linges qui devaient être son linceul, et elle le laissa sur le lit de la chambre où il avait été transporté.

« Mon enfant, mon cher enfant ! s’écria la mère en voyant revenir Mme Renou, vous l’avez abandonné.

— Tout est fini, ma pauvre femme, dit Mme Renou. Le Bon Dieu a repris votre enfant pour son plus grand bonheur ; il est au ciel, où il prie pour vous et pour ses frères et sœurs.

— Mon enfant, mon cher petit enfant ! cria la pauvre mère en sanglotant ; le perdre ainsi ! le voir mourir sous mes yeux, à dix pas de moi ! Oh ! c’est trop affreux ! J’aurais été moins désolée de le voir mourir dans son lit.

— Ma pauvre femme, pensez que si votre enfant était mort dans son lit, c’eût été par maladie, et que vous l’auriez vu souffrir cruellement pendant plusieurs jours ; c’eût été plus terrible encore ; le bon Dieu vous a épargné cette douleur. »

Pendant longtemps encore, Mme Renou resta