Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Jules.

Ah ! bien, moi, si on ne me donnait pas de viande, je ne mangerais rien du tout.

Blaise.

Ce serait tant pis pour vous, monsieur Jules, car vous souffririez de la faim ; et quand on a faim on trouve bon tout ce qui se mange. Mais voyez, voilà qu’on porte à manger à l’éléphant ; approchons pour le voir avaler ses boulettes. »

Jules courut à la grange ; il voulut entrer.

« N’entrez pas, mon petit monsieur, lui dit le gardien ; quand l’éléphant va manger et pendant qu’il mange, il n’est pas commode ; il pourrait vous faire du mal.

— C’est ennuyeux, dit Jules en tapant du pied ; j’aurais voulu le voir quand il mange.

— Tenez, monsieur Jules, dit Blaise, montez sur ce banc de pierre qui est sous la fenêtre ; vous verrez très-bien dans la grange sans courir aucun danger. »

Jules grimpa sur le banc ; la fenêtre de la grange était ouverte ; il vit parfaitement l’éléphant saisir les boules avec sa trompe et les porter à sa bouche ; de même pour la soupe ; sa trompe lui servait de cuillère et de fourchette.

Quand il eut fini son repas, il tourna la tête vers Jules et Blaise, qui restaient à la fenêtre, et