ley, la belle fée du Rhin, apparaît le soir ; telle encore est Sophie, la pâle fille qui aime tant Novalis, et meurt de trop le lire. Telle est l’énigmatique héroïne des Nuits florentines, cette Maria la morte dont le fantôme offensé reparaît à travers la plupart de ses ouvrages et ne cesse de le poursuivre. Les femmes qui reviennent dans ses visions sont d’une nature trop fine et trop haute pour avoir longtemps subi la vie ; elles ne sont point femmes, le sang véritable, grossier, n’a point coulé dans leurs veines. Il me disait lui-même un jour : « Je n’ai jamais vraiment aimé que des statues ou des mortes. »
Ici comme ailleurs, il ne s’est courbé que devant ses songes, devant l’indéfinissable majesté de la mort ou devant la pâle sublimité du marbre, devant les lointaines et tragiques apparitions de la fantaisie ou de l’histoire, devant le spectre royal de l’impérieuse juive Hérodiade, devant ces créatures