Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/23

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Sans doute, on retrouve presque toujours le cabotin sous l’artiste ; mais, s’il veut réussir, il lui faut savoir prendre et quitter à volonté ce personnage de cabotin. Surtout, il faut qu’il sache le laisser à la porte quand il rentre chez lui. Les mœurs sont bien changées depuis l’époque dont il s’agit, et personne ne s’entend mieux que nos artistes actuels à représenter le rôle d’hommes d’ordre. Heine n’avait probablement jamais connu la signification que nous donnons à ce mot ; quoi qu’on en dise, il était resté très Allemand, même naïf sous le déguisement voltairien que les Français se plaisent à lui attribuer. Non seulement il avait donné dans toutes les niaiseries sentimentales du règne de Louis-Philippe, mais il les avait exagérées. Tout d’abord, et bien qu’il n’aimât point Musset, il avait pris au sérieux le personnage de Jenny l’ouvrière, s’était prosterné devant des poseuses titrées, avait confondu les grands enivrements avec