Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/29

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je m’efforçai de me conduire vis-à-vis de lui en parente. L’absence du secrétaire, M. de Zichlinsky, qui tomba malade et ne fut point remplacé, me permit bientôt de donner un but utile à mes visites. Heine se plaisait à employer ce qu’il appelait les petits talents de sa Mouche. Il m’avait donné ce surnom par allusion à l’emblème du cachet dont j’avais coutume de me servir. Pour en revenir à mes fonctions de secrétaire par intérim, tantôt il me chargeait d’écrire les adresses des lettres qu’il écrivait à sa mère, « la pauvre vieille femme » ! tantôt de corriger les épreuves de l’édition française des Reisebilder. Tâche ardue, car je ne m’étais jamais occupée de travaux littéraires ; j’avais à corriger un texte panaché de barbarismes et de phrases inadmissibles. D’autre fois, Heine profitait de ce que je sais l’allemand pour me dicter des lettres qu’il lui était pénible d’écrire lui-même, et je ne crois pas faire preuve d’indiscrétion en en