Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Chère âme !

» Je suis très souffrant et mortellement contrarié. Voici ma paupière droite qui, imitant l’autre, ne peut plus se relever ; je ne peux presque plus écrire. Mais je t’aime beaucoup et pense bien à toi, ma chérie ! La Nouvelle ne m’a point ennuyé et promet beaucoup pour l’avenir. Tu n’es pas si bête que tu en as l’air ; mais tu es mignonne au delà de toute expression, et cela exerce sur moi un grand charme. Te verrai-je demain ? Je n’en sais rien encore ; car, si je continuais à être aussi souffrant, tu recevrais contre-ordre.

» Je me sens dominé par un mouvement de mauvaise humeur pleurnicheuse. Mon cœur a des bâillements spasmatiques. Je voudrais être mort, ou bien un carlin bien portant qui peut se passer de remèdes.

» Misère, ton nom est
» Henri Heine.