Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/86

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si l’on considère la langue dans laquelle on l’obligeait à réciter sa leçon. De César aux autres divinités de l’Olympe, il n’y avait pas loin ; pour l’enfant, tous ces gens-là étaient également dorés et lançaient également la foudre. Il montait déjà de grand cœur dans cet Olympe, s’arrêtait de préférence à dame Vénus, et maintes fois, s’il faut l’en croire, il négligea son thème pour réfléchir aux aventures de la belle déesse et la regarder de profil et de face. « Je connaissais, disait-il, son catéchisme comme pas un écolier de l’ancienne Rome. » Ce qui ne l’empêchait point, à l’occasion, d’implorer d’un regard suppliant, peut-être ironiquement suppliant, une image du Christ livré aux fouets des bourreaux. Elle était placée sous les arcades du vieux cloître, et semblait prédire aux écoliers paresseux un sort semblable.