Page:Selden Camille - Portraits de femmes.djvu/151

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comme nous dirions aujourd’hui, et rien ne prouve qu’elle eût inspiré « une passion » à M. d’Épinay. En revanche, il est certain qu’il l’aimait en proche parente, en amie, et quelquefois aussi peut-être en viveur qui s’examine, en homme qui voudrait se ranger. De plus, il y avait entre eux un attrait de jeunesse accru par la facilité de se voir souvent, de lire, de dessiner, de chanter ensemble. J’oubliais de dire en vertu de quels arrangements ils habitaient le même hôtel, celui de M. de Bellegarde, père de M. d’Épinay, et oncle par alliance de mademoiselle d’Esclavelles, sa bru future. Ces arrangements dataient de la mort de M. d’Esclavelles, père de madame d’Épinay, et mari d’une sœur de madame de Bellegarde, qui le suivit de près au tombeau. M. de Bellegarde, qui ne voulait point se remarier, proposa alors à sa belle-sœur de venir diriger sa maison. Elle accepta, et de là le mariage en apparence fort sortable qu’on vient de voir. Malheureusement madame d’Esclavelles, qui était janséniste, et partant aimait à diriger, continua à vouloir gouverner sa fille, et poussa ce ridicule jusqu’à lui défendre d’accompagner son mari au théâtre. Cela troubla la paix du jeune ménage. Le mari, peu soucieux de se laisser em-