Page:Selden Camille - Portraits de femmes.djvu/192

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premier mouvement ou de se porter à l’indulgence de part et d’autre, à avouer de bonne foi sa vivacité, quand on s’est échappé, les amitiés seraient éternelles et n’éprouveraient pas d’altération.

« Pardon encore, mon ami, j’ai fini. »

C’est dommage, n’est-il pas vrai ? Au contact de cette bonté prévoyante et de cette sagesse féminine, on se sent devenir meilleur ; on voudrait lire encore et toujours. D’autres ont raconté sa fin heureuse. Elle avait perdu son ami, et restait fidèle à ses souvenirs, souriante à tout ce qui l’avait fait sourire autrefois. Tous ces traits, certes, font son éloge : moins pourtant, ce me semble, qu’un simple mot échappé à M. d’Houdetot lorsque mourut Saint-Lambert. Saint-Lambert venait de s’éteindre chez eux accablé d’infirmités, et, dit-on, devenu morose avec l’âge et difficile à vivre. Madame d’Houdetot, présente à sa fin, pleurait, et son mari, tristement ému à la vue de ce vieux visage en pleurs, se détourna et dit à sa femme : « Comme nous aurions pu être heureux ensemble ! »