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Page:Selden Camille - Portraits de femmes.djvu/275

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CHARLOTTE LEFÈVRE




I


J’obtins mon prix de Rome en 1860. La veille de mon départ, comme je traversais le pont des Arts, je rencontrai Charlotte Lefèvre. C’était alors une grande fille brune, pâle, mince, qui avait de très-beaux yeux et ressemblait un peu à un garçon déguisé.

– « Je suis fâchée, dit-elle, de vous voir partir. Pas pour vous, mais pour moi. Ce Durue m’a mise de mauvaise humeur. Je suis capable de faire une sottise si personne ne m’arrête. »

Elle paraissait très-irritée contre le rédacteur