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LE NOTAIRE JOFRIAU

Michel frémissait en écoutant ces paroles qui touchaient si juste et répondaient à ses penchants secrets.

— Nous nous comprendrons à merveille, mon oncle ; et je suis heureux de sentir qu’en plus de m’enseigner la loi, vous mettrez en moi d’autres choses que je pressens, que je désire et que j’ignore.

— Entendu, cher enfant. Ah ! comme vous allez être pour moi ce fils que j’ai tant regretté de ne pas avoir ! Quel bonheur j’éprouverai à faire pour vous ce que j’ai si souvent rêvé de faire pour lui ! Je veux vous aider de tout mon cœur à réaliser vos ambitions et à vous préparer un bel avenir.

— Vous êtes bon, mon oncle, répondit Michel, en serrant avec une émotion profonde la main du notaire, pendant que des larmes coulaient sur ses joues ; je vous remercie et j’espère vous prouver par mon application, l’attachement et la reconnaissance que m’inspirent vos procédés à mon égard. L’espèce d’inquiétude qui m’obsédait, depuis mon départ de Varennes, est évanouie et je sens, à sa place, un réel enthousiasme pour commencer ma vie d’homme utile, sous votre direction. Voulez-vous dès maintenant m’indiquer mes heures de travail et la tâche que j’aurai à remplir ?

— Vous viendrez à l’étude en même temps que moi et je vous dirai chaque jour ce que vous devrez faire.

Tandis que les deux hommes causaient ainsi, Su-