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LE NOTAIRE JOFRIAU

sir de gagner du temps. Et le père et la mère s’étaient bien promis de faire prendre plusieurs mois de repos au jeune notaire, à son retour au foyer.

— Tu n’as pas à songer au travail avant le mois d’octobre, lui disaient-ils. Pourvu que tu sois installé à la Toussaint et prêt à recevoir la clientèle, ce sera bien suffisant.

Michel était débarqué depuis quatre semaines, quand des réunions joyeuses pour fêter son retour commencèrent. Chacun ouvrait sa demeure pour faire danser le voisinage en l’honneur du « gas à Jofriau » revenu de France où il était allé « se faire notaire. »

— Après les foins, avait dit René, ce sera notre tour d’inviter nos voisins et nos amis à se réjouir avec nous. Ah ! je vous promets, mes enfants, que ce sera une belle fête dont le souvenir restera. Et puis, vois-tu, Michel, continuait Jofriau en homme pratique, ce sera déjà un moyen d’attirer les clients. Des jeunes se marieront : un contrat de mariage cela nécessite un notaire ; leur père, cédant à cette occasion quelques-uns de ses champs, demandera au notaire de régler la donation. Les vieux, sentant venir leur fin, voudront faire leurs « arrangements », et un testament, cela se fait par devant notaire.

— Je t’en prie, mon amie, reprenait Anne-Charlotte, laisse ces calculs. Il ne faut pas que Michel y