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Page:Senancour - Isabelle, 1833.djvu/127

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les m’auront troublée plus que lui-même : l’inévitable destinée n’avait en cela d’autre prise sur moi, que de le rendre assez à plaindre pour que je ne pusse renoncer à lui.

J’avais besoin de diversion ; je sortis dès que la chaleur parut diminuer. Je pénétrai dans les bois qui environnent les ruines dont je te parlais dernièrement, et qu’on ne connaît plus guère, dans le pays même. Jules les avait vues quelquefois avec un savant de Grenoble, qui s’y rendait tous les ans, ne se lassant pas d’y faire des recherches infructueuses.

Assise sur ces pierres, j’étais entourée de sapins renversés par le temps, et de chênes négligés à cause de la difficulté des communications. Ces débris, ces rochers, ces bois abandonnés, ce sol qui rie conserve que de faibles traces de nos arts, tout me peignait les vastes solitudes d’Ontario ; je